Piscine au sel : comment empêcher l’eau verte ?

Un taux de sel correct n’empêche pas toujours la formation d’algues. Même avec un électrolyseur performant, l’eau peut verdir en quelques jours sous l’effet d’une chaleur soudaine ou d’un déséquilibre du pH. L’ajout d’anti-algues ou de chlore choc ne garantit pas une élimination durable si la filtration reste insuffisante.Une surveillance régulière des paramètres, alliée à des ajustements précis, réduit significativement le risque de voir l’eau tourner. Plusieurs facteurs, souvent négligés, favorisent pourtant la prolifération des micro-organismes malgré un traitement salin bien mené.

L’eau verte dans une piscine au sel : comprendre le phénomène

Dans le monde de la piscine au sel, voir l’eau virer au vert n’est jamais anodin. Ce phénomène tient à la dynamique propre à chaque bassin, où l’écosystème microscopique n’attend qu’un déséquilibre pour s’imposer. Dès que le traitement ou l’équilibre de l’eau faiblit, les algues s’invitent. Les algues vertes se montrent les plus fréquentes, colonisant l’eau et les parois, mais il existe aussi d’autres variétés : noires, moutarde ou roses, souvent plus coriaces à éliminer.

L’électrolyseur au sel, véritable moteur du traitement, transforme le sel dissous en chlore. Ce désinfectant agit contre les micro-organismes. Cependant, si la désinfection devient moins efficace, le bassin devient la cible idéale des algues. Chaleur, exposition directe au soleil et accumulation de débris organiques accélèrent cette prolifération. Dès que la filtration s’essouffle ou que le taux de chlore chute, la piscine se trouble, même si le traitement au sel est en place.

Pour bien distinguer les différents types d’algues qui menacent la limpidité de l’eau, voici quelques repères utiles :

  • Algues vertes : elles sont à l’origine de la teinte la plus fréquente, se développant en surface et sur les parois.
  • Algues noires, moutarde ou roses : moins courantes, leur apparition trahit souvent un déséquilibre marqué de l’eau ou une filtration insuffisante.

Dès que l’eau commence à se troubler, il devient urgent d’intervenir. L’analyse régulière donne une image précise de la qualité de l’eau. Pour une piscine au sel, c’est cette surveillance continue qui permet de maintenir l’équilibre et d’éviter que les algues ne prennent le dessus.

Pourquoi les algues prolifèrent malgré un traitement au sel ?

Le principe du traitement au sel repose sur l’action de l’électrolyseur, chargé de générer du chlore et de faire barrage aux algues. Pourtant, certains paramètres peuvent tout faire basculer et laisser réapparaître une eau verte, même avec un taux de sel correct. Le pH joue ici un rôle de premier plan : dès qu’il dépasse 7,4, le chlore perd en efficacité, laissant le champ libre aux micro-organismes. Un TAC mal réglé ou un TH inadapté compliquent encore la désinfection, rendant le bassin vulnérable.

Le stabilisant (acide cyanurique), s’il est trop concentré, au-delà de 75 mg/L, bloque l’action du chlore. Le résultat : une eau traitée, mais un bassin qui reste exposé à l’envahissement. Ce déséquilibre se complique quand l’eau chauffe : plus la température grimpe, plus les algues prolifèrent, surtout si la filtration ne suit pas le rythme. Adapter la durée de filtration à la température de l’eau devient alors indispensable, sous peine de voir l’eau stagner et les algues s’installer.

Les débris organiques, feuilles, pollen, brindilles, servent de nourriture aux algues. Même le système de traitement le plus efficace ne compense pas une filtration paresseuse ou un entretien irrégulier. Quand les matières organiques s’accumulent et que le désinfectant faiblit, la piscine devient un terrain fertile pour les algues.

Pour mieux cerner les points à surveiller, voici les principaux éléments qui favorisent la prolifération algale :

  • pH déséquilibré : le chlore perd en efficacité
  • Stabilisant trop présent : le chlore ne joue plus son rôle
  • Filtration sous-dimensionnée : l’eau stagne
  • Température élevée : les algues se multiplient plus vite
  • Débris organiques : ils apportent des nutriments aux algues

La solution passe donc par une vigilance qui ne s’arrête pas à l’ajout de sel. C’est la maîtrise régulière des paramètres et le contrôle de l’eau qui permettent de préserver la transparence du bassin.

Les étapes clés pour retrouver une eau claire et saine

Pour éliminer les algues déjà installées dans une piscine au sel, il faut agir vite et méthodiquement. Un traitement choc au chlore adapté à l’électrolyseur s’impose : suivez scrupuleusement le dosage du fabricant, puis laissez tourner la filtration sans interruption. Les algicides viennent renforcer l’effet du chlore, accélérant la destruction des micro-organismes qui résistent.

Le nettoyage mécanique est incontournable. Brossez soigneusement le fond et les parois avec une brosse adaptée. Ensuite, aspirez les dépôts grâce à un robot électrique ou un balai manuel. Les skimmers débarrassent la surface des débris, limitant ainsi la nourriture disponible pour les algues. Nettoyez ou remplacez le média filtrant, qu’il s’agisse de sable ou de cartouche, pour garantir une circulation optimale de l’eau.

Il est indispensable de tester l’eau avec des bandelettes de test ou un testeur digital. Ajustez le pH pour qu’il reste entre 7,0 et 7,4, le TAC entre 80 et 120 mg/L, le TH entre 150 et 250 mg/L. Si l’eau reste trouble, un floculant permettra d’agglomérer les particules résiduelles, facilitant leur élimination par la filtration.

En cas de doute ou de déséquilibre persistant, l’avis d’un pisciniste ou d’un spécialiste peut s’avérer précieux. Prendre le temps d’un entretien complet, affiner les réglages et surveiller chaque paramètre : voilà ce qui garantit une eau limpide, débarrassée de tout film verdâtre.

Femme versant un produit de nettoyage dans une piscine salée en extérieur

Bons réflexes et astuces pour prévenir durablement l’apparition de l’eau verte

Préserver une eau de piscine limpide avec un électrolyseur au sel implique une attention constante. La première étape consiste à effectuer une analyse régulière de l’eau : contrôlez pH, TAC, TH et taux de chlore. Maintenir un pH entre 7,0 et 7,4, un TAC ajusté entre 80 et 120 mg/L et un TH situé entre 150 et 250 mg/L crée un environnement où les algues vertes peinent à se développer.

L’entretien mécanique s’organise autour de gestes simples et répétés. Nettoyez les skimmers, brossez les parois, adaptez le temps de filtration à la température de l’eau : plus il fait chaud, plus la filtration doit fonctionner longtemps. Pour limiter la présence de feuilles et autres débris, une couverture de piscine ou un abri s’avèrent très utiles : ils réduisent aussi l’évaporation et la pollution extérieure.

Le traitement préventif doit s’adapter à la fréquentation du bassin. Si la baignade est intense, augmentez la fréquence des chlorations. Il est parfois pertinent d’alterner avec des désinfectants compatibles comme l’oxygène actif, le peroxyde d’hydrogène ou le brome pour compléter le traitement au sel.

Voici un récapitulatif des valeurs à garder en tête pour une eau stable :

  • pH : 7,0 à 7,4
  • TAC : 80 à 120 mg/L
  • TH : 150 à 250 mg/L
  • Filtration : durée ajustée selon la température

La composition du revêtement influence aussi la facilité d’entretien : certains matériaux, comme le silico-marbreux ou le liner, retiennent davantage les micro-organismes. Soyez rigoureux sur la fréquence des contrôles, stockez les produits d’entretien à l’abri de l’humidité et restez attentif si des enfants, des femmes enceintes ou des seniors profitent du bassin : l’eau verte n’est pas qu’une question d’esthétique, elle peut exposer à des risques sanitaires. Prévenir, c’est offrir à toute la famille la perspective d’un été serein, sans mauvaise surprise dans le bleu du bassin.